Eh bien, ça va. Ça se passe même très très bien. Je me repose au bureau et je cavale le reste du temps. Je confie mes nouveaux petits plaisirs simples à une amie qui me rassure en me disant que c’est tout à fait normal, quelle idée de culpabiliser ! Et puis ça l’étonnait bien de me voir si heureuse dans mon nouveau rôle de maman hélicoptère (helicopter mum= mère poule anglaise), se demandant combien de temps j’allais tenir avant de reprendre le boulot ; « ça dû être très chiant quand même, non ? »
Ah non, pas du tout ! j’ai repris le travail clairement à reculons ! J’ai adoré chaque seconde de mon congé mat, même les pires, parce que je savais pertinemment que cela n’aurait qu’un temps, une durée si courte dans la vie de mon petit bonhomme qui valent de gros sacrifices de carrière et autres montagnes professionnelles. Et puis ce n’est pas comme si je m ‘étais tournée les pouces non plus, on ne s’est pas regardé dans le blanc des yeux lui et moi. On avait des emplois du temps assez remplis et puis j’ai pu aussi faire travailler ma plume. Donc on était loin du cliché de la desperate housewife, seule chez elle à faire la cuisine.
Mais c’est tout de même choquant que le sujet reste aussi sensible… déjà que faire un bébé est très compliqué dans la vie d’une femme (« si jeune ? Mais tu fous ta vie en l’air ! » ou « attends pas trop, parce qu’après c’est hyper difficile à tout point de vue »), avec réflexions à la con d’un autre âge, surtout en provenance des autres femmes (les hommes étant beaucoup plus admiratifs ou carrément perdus sur le sujet ou les deux à fois !), mais alors reprendre le travail ou devenir mère ou foyer, c’est un peu comme lancer le débat entre la peste ou choléra ! ça se résume entre mauvaise mère égoïste ou pauvre femme sans perspective. Ah mais je vous jure, parfois vaut mieux avancer au feeling avec des œillères et des gros écouteurs pour masquer les médisances, parce que rares sont les gens qui comprennent que travailler et être maman les deux en même temps, c’est chouette et qu’on peut aimer faire les deux sans être nulle.
Mais Madame Prune (tout le monde se marie, mes miss sont en voie de disparition !), toujours très fine mouche, m’a coincée entre 4 yeux pour essayer de comprendre comment j’arrivais à être si zen sur le sujet, moi la control freak du bureau et la mère hélicoptère, pas possible que les deux puissent se télescoper en paix si facilement … ou j’étais tellement crevée à deux doigts du délire du burn out, ou j’étais devenue bipolaire ou….
Ou ….
Ou …. Que je ne sais tout simplement pas du tout comment annoncer à mon patron que moins d’un mois après ma reprise et après un an de congé, bébé flocon va être grand frère…. Tu vois la fille qui flotte telle un nuage au dessus des mers/mères agitées ? c’est moi ! Voilà comment j’arrive à être hyper zen , détachée et philosophe avec la reprise : JE SUIS ENCEINTE !!
Patron, faut que je te parle…. (et c’est reparti pour un tour !)
crédit image: https://www.pinterest.com/pin/303289356137903393/